mercredi 14 novembre 2012

Kaboul mardi 13 novembre 2012



Arrivée au bloc vers 8h. Les hommes afghans s'embrassent en enchaînant de longues formules de politesse, c'est la coutume ici. Par contre, ce qui n'est pas du tout la coutume, c'est qu'un homme embrasse une femme en public et pourtant mon ami Mohamed Din m'embrasse tous les matins, mais il ne pourrait pas le faire s'il était musulman pratiquant, m'a expliqué Salim. Bon, ça tombe bien, on est "mousslime" ni l'un ni l'autre...

Et de bon matin, pendant le traditionnel meeting de début de bloc dans le bureau de Rassoul, arrivent Alexander et Leila. Leila est pakistanaise, c'est l'infirmière surveillante générale de l'hôpital. Ils viennent pour l'accréditation américaine J.C.I.A. vérifier les temps de mise en route du bloc. Et ils ne vont pas être déçus; aujourd'hui, pas de bol, ça ne démarre pas, on attend les enfants qui n'arrivent pas, ça coince en amont. Quand le 1er arrive, tout le monde se précipite et ça en devient ridicule. Alors que Waheed a déjà tout vérifié et mis l'enfant sur le brancard de transfert, l'OT nurse reprend l'enfant, le remet sur le premier brancard et reprend l'interrogatoire. OK, on récupère le colis, mais en fait, non, on ne récupère rien car le 2ème OT nurse, plus zélé que le 1er, arrive avec un marqueur, reprend tout à zéro et marque sur le ventre de l'enfant qui hurle le côté de la hernie. Le père, imperturbable, répond pour la 3ème fois au même questionnaire. Nous pouvons enfin rouler vers le bloc. 
Je signale à Alexander que tous les distributeurs de manugel sont vides au bloc et dans les vestiaires; j'en parle tous les jours depuis mon arrivée, sans efficacité aucune. Alexander et Leila s'en sont aussi aperçus et c'est pareil en IPD. C'est ennuyeux pour l'accréditation car ce geste simple, devenu réflexe, de nettoyage des mains par une solution hydroalcoolique est essentiel pour la prévention des infections. Alexander me conforte dans mon idée de faire le forcing pour que les distributeurs soient remplis. Je vais reprendre les hostilités demain auprès de la chef de bloc.

Johanna arrive vers 10h, elle revient de l'administration où on lui a donné son badge et un téléphone; elle prend tranquillement ses marques sous les ordres de Rassoul et je lui montre comment remplir la montagne de papiers pour chaque enfant.

Djalil, le chirurgien, a envie de discuter. Il m'appelle Mary Jan, ce qui veut dire chère; c'est une particule que l'on rajoute après le prénom des gens que l'on aime bien et c'est une marque d'affection. Il me parle de la France et de ses amis français. Ce sont tous des chirurgiens ou des anesthésistes qui sont venus travailler au FMIC. Il me parle aussi de mes autres missions humanitaires et me dit qu'il aimerait bien partir avec moi. Comme dirait Rassoul quand je lui demande quelque chose : why not ?

Il y a 18 enfants au programme et tout le monde n'a pas le temps de descendre à la cantine. Nasreen, la surveillante du bloc, fait monter un plateau pour Waleed et moi tandis que Rassoul part avec Johana. C'est encore le jour de la soupe gluante et beuuuurk et le riz est un peu bof, mais on ne peut pas, tous les jours, avoir un délicieux riz palao. Najib déjeune avec nous au bloc et me propose de venir avec lui pour sa dernière intervention de chirurgie cardiaque, une tétralogie de Fallot, malformation cardiaque grave et compliquée. Of course ! Premiers pas dans cette anesthésie très particulière et voir Najib opérer est un bonheur; transfert de l'enfant en ICU. Il est 19h quand nous rentrons, je n'ai pas vu la journée passer.

Allez, "rudda affiz, chabarrère".... bye bye and good night... 

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