vendredi 6 avril 2012

Bangladesh samedi 31 mars 2012



Dernier matin, derniers pansements, derniers sourires, derniers signes de la main dernières émotions. L'hydravion sera là dans peu de temps.
C'est dur de se quitter, c'est dur de partir... pour nous... pour eux aussi. Morzina est très triste; Luc la lève une fois encore et elle ébauche des mouvements pour marcher. Dans moins d'une heure elle aura retrouvé son lit de planches à l'hôpital de la plage, sans nous. Mukta pleure à chaudes larmes et ne veut pas que nous partions; ni Olivia ni moi n'arrivons à la calmer. Nous la serrons dans nos bras pour lui dire au revoir et lui souhaiter bonne chance. Que va-t-elle devenir ?
Séquence émotion aussi avec Angelina, Celina, Shahin et les autres. C'est à nous de les remercier pour les richesses qu'ils nous ont fait partager. Une mission comme celle-ci  crée des liens sans frontières, ces liens du cœur qui ne se racontent pas, ces liens du cœur qui aident à vivre quand le quotidien plombe, quand le doute plane ou que le blues s'installe, ces liens de l'amour, tout simplement.

Sur le pont du guest-boat où nous attendons l'hydravion, nous mijotons dans la chaleur des 50 degrés qui vont bien. Sur les berges, des centaines d'enfants, accroupis devant le bateau, ne nous quittent pas des yeux, nous sourient, nous font des signes de la main. Plus loin, sous des parapluies noirs, des mamans tentent de mettre leurs petits à l'abri; la chaleur est telle que les petits somnolent, totalement hors jeu. Tout à l'heure, ils défileront à la consultation de l'équipe médicale qui nous relève, tout à l'heure ils sauront si les médecins français peuvent ou non les opérer.






Et puis, comme en octobre, alors que nous n'avons rien entendu ni rien vu, la foule se déplace en courant vers un point imaginaire qui grandit vers le sud, dans le ciel embrumé de chaleur. L'oiseau de métal apparaît, enfin visible par tous, survole la péniche et se pose sur le fleuve. Débarquement, embarquement, pourquoi s'attarder quand le cœur serre ? Au milieu des mains colorées qui s'agitent, je ne vois que les mains blanches, les mains des pansements. Nous volons déjà  vers Dacca.

Dacca, ses embouteillages, ses rues surpeuplées, ses bus pourris, ses rickshaws fous, Dacca sans intérêt aucun que nous quittons seulement demain soir. J'ai le blues... 



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